Paul Vincensini, né en 1930 à Bessans (Savoie) et décédé en 1985 à Rochessauve (Ardèche), a été professeur de français et d'italien, éditeur (Le Club du Poème, Les Poèmes-missives), organisateur de spectacles de poésie. Guy Chambelland publie ses premiers recueils importants, appuyé par la revue Poésie 1. L'essentiel de son œuvre, avec des inédits, est réuni dans Archiviste du vent (1986).

Paul Vincensini écrit le plus souvent des choses courtes, à la manière des poètes de langue corse. Chez lui, tout se passe entre l'hilarité et le sanglot, « au ras des pâquerettes », le nez dans le mot à mot illusoire du sens concret, non sans diableries ou galéjades. Vincensini est un des rares poètes qui, lorsqu'il écrit pour les enfants, ne joue pas sur le clavier de la médiocrité. À tout âge, on le lira avec une égale plénitude. Sa naïveté est l'arme d'une contestation radicale, que le rire fait semblant d'éloigner un moment. On peut le classer parmi nos plus vrais poètes comiques, à côté de Queneau, Tardieu ou Vian.

A cette notice de Jean Breton, ajoutons que Vincensini, découvrit pleinement la poésie, en 1950, à travers les poèmes d'Alain Borne, alors qu'il était maître d'internat. Ce fut le début d'une intense amitié et d'une collaboration entre les deux hommes qui dura jusqu'à la disparition accidentelle d’Alain Borne en 1962. Dès lors, Vincensini ne cessa de multiplier les actions pour faire paraître les inédits de son ami disparu, tout en lui consacrant un essai : Alain Borne (Collection Poètes d’aujourd’hui, éd. Seghers, 1974) et deux fameux numéros spéciaux sur Alain Borne, au sein des revues Le Pont de l’Epée (n°29, 1965) et Poésie 1 (n°25, 2012), dirigés par ses amis Guy Chambelland et Jean Breton.

Site internet : www.paulvincensini.com.

Christophe DAUPHIN

(Revue Les Hommes sans Epaules).

À lire : Des paniers pour les sourds (Seghers, 1953).  La jambe-qui-chante (Temps mêlés, Verviers, 1965).  D'herbe noire (Chambelland, 1965).  Le point mort (Chambelland, 1969).  Peut-être (Club du poème, 1971, réédité en 1975). Alphabêtes et Numérales (Atelier de l'Agneau, 1973). Qu'est-ce qu'il n'y a ? (éd. Saint-Germain-des-Prés, 1975). Pour un Musée des Amusettes (L'École des Loisirs, 1976).  Quand même (éd. Saint-Germain-des-Prés, 1976). De bleu et d'ombre (Roche Sauve, 1977). Toujours et Jamais (Culture et pédagogie, 1982). Archiviste du vent (Le cherche midi, 1986. Réédition en 2013). Je dors parfois dans les arbres (éditions Motus 2007). Les œuvres complètes ont été éditées en deux volumes par L'Arbre à paroles, en 1991.

Publié(e) dans la revue Les Hommes sans épaules

Henri RODE, Paul VINCENSINI, Serge WELLENS n° 2	Numéro Spécial GUY CHAMBELLAND POETE DE L'EMOTION n° 21